L’organiste pendant la Passion

Ce temps est très court, car il part des Rameaux (célébration qui commence de façon festive et se termine dans la pénombre de la Passion) et s’achève le Jeudi saint (l’orgue étant muet le Vendredi saint).

Répertoire issu du chant grégorien :

  • Quelques pièces relatives au Dimanche des Rameaux :

Hosanna Filio David (antienne de la bénédiction des Rameaux) : J. LANGLAIS (thème apparaissant dans « Les Rameaux », troisième pièce des « Poèmes Évangéliques » de J. LANGLAIS) et J. DEMESSIEUX (dans les 12 chorals-Préludes).

–  Gloria laus (hymne au Christ-Roi pour la procession des Rameaux) et Pueri Hebraeorum (introït des Rameaux) : thèmes traités dans « Dominica in palmis » de J. LANGLAIS.

  • Ubi caritas (Jeudi Saint / Lavement des pieds) : ce thème est traité par J. LANGLAIS dans « Méditation » (Suite médiévale) et fait l’objet d’un des 12 Chorals-préludes de J. DEMESSIEUX.
  • Vexilla Regis (hymne de la Semaine Sainte) : J. DEMESSIEUX (dans les 12 chorals-Préludes) et M. DUPRE (dans le « Tombeau de Titelouze »).

…et, bien sûr, l’office des Rameaux de l’Orgue Mystique de Ch. TOURNEMIRE.

Toutes ces pièces sont du XXème siècle.

Chorals :

Voici les principaux chorals de la Passion :

  • O Mensch, bewein dein Süne gross
  • Da Jesu an der Kreuze stund
  • Herzlich tut mich verlangen
  • O Lamm Gottes unschuldig
  • Christe, du Lamm Gottes
  • Christus, der uns selig macht

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La revue Préludes de l’ANFOL comporte un nombre important de pièces destinées au temps de la Passion (généralement dans les numéros publiés en janvier ou avril de chaque année).

(site internet de l’ANFOL : https://anfol.org/ )

Musique française des XVIIème et XVIIIème siècles : une musique pour tous les temps

Pour les temps « ordinaires », il est très commode de piocher dans le répertoire des pièces d’orgue de l’époque baroque, hormis bien sûr les Hymnes qui sont prescrites pour un temps bien précis.

Une fois surmontées les difficultés d’interprétation d’une musique dont on sous-estime souvent la difficulté, il est recommandable de la mettre en oeuvre en liturgie car elle y trouve facilement sa place.

Généralement, les livres d’orgue de cette époque contiennent :

– soit des messes, prévues pour alterner avec le plain-chant ;

– soit des suites ou des séries de versets, classées selon les 8 tons d’église (transpositions à l’orgue des 8 modes grégoriens).

Il existe aussi des versets de magnificat, prévus pour l’alternance avec le plain-chant lors des vêpres (Jehan TITELOUZE, 2ème Livre de Nicolas LEBEGUE, 4 suites de Jean-Adam GUILAIN, 1er et 2ème Livre de Michel CORRETTE).

Messes pour orgue :

Les principales messes pour orgue sont celles de :

Guillaume-Gabriel NIVERS (2ème livre – « Cunctipotens Genitor Deus »)

Gaspard CORRETTE (messe du 8ème ton, son unique oeuvre)

Nicolas LEBEGUE (messe du 2ème Livre – « Cunctipotens Genitor Deus »)

André RAISON (5 messes du 1er Livre)

François COUPERIN (messe pour les Couvents – supposée (?) alterner avec la messe du 6ème ton d’H.du Mont – et messe pour les Paroisses – « Cunctipotens Genitor Deus »)

Nicolas de GRIGNY (« Cunctipotens Genitor Deus »)

Suites ou versets pour orgue

L’on peut citer, en restant dans le répertoire antérieur à 1750 :

Guillaume-Gabriel NIVERS (cent Pièces dans tous les tons de l’Eglise du 1er Livre, pièces dans les 8 tons de l’Eglise du 3ème Livre)

Jacques BOYVIN (versets dans les 8 tons du 1er Livre, suites dans les 8 Tons du second Livre)

Nicolas LEBEGUE,(versets dans les 8 tons du 1er Livre ; le 3ème Livre comprend une brassée d’offertoires, d’élévations et de symphonies)

Nicolas GIGAULT (Livre d’orgue contenant « 180 pièces de tous les caractères (…) pour servir aux 8 tons de l’Eglise »)

Louis MARCHAND (Livres I à IV, le premier étant le plus abouti)

Pierre du MAGE (suite du 1er ton)

Gilles JULLIEN (pièces dans les 8 tons du Livre d’orgue)

Jean-François DANDRIEU (suites – offertoire, pièces d’orgue et versets de Magnificat – groupés par ton)

Louis-Nicolas CLERAMBAULT (suites du 1er et du 2ème ton)

Répertoire post-classique

Si l’on franchit le milieu du XVIIIème siècle, l’on doit citer :

– les pièces d’orgue de Jean-Jacques BEAUVARLET-CHARPENTIER (« Journal d’Orgue »)

– les pièces liturgiques d’Alexandre-Pierre-François BOËLY (Offertoires op.9, « morceaux qui pourront servir pendant l’office divin » op. 10 et 12)

A condition de respecter l’esprit, sinon la lettre, des registrations qu’induisent toutes ces pièces (selon l’instrument que l’on a sous les doigts), l’on peut en déterminer l’usage selon quelques constantes évidentes :

– Pleins-jeux : entrée (processionnal), éventuellement suivi d’une fugue (qui se joue sur les jeux d’anches) ;

– Grands-jeux, Dialogues, Symphonies… : sortie ;

– Récits en tailles (tierce ou cromorne), élévations, fonds d’orgue : pour une intervention à caractère méditatif (communion par exemple) ;

– Offertoires : l’on peut y tenter de les placer à cet endroit de la liturgie mais leur longueur et leur caractère très brillant en rendent l’usage délicat ; elles conviennent par contre parfaitement pour une sortie ;

– Toutes les autres pièces (duos, trios, basses de trompette / cromorne ou autres récits, concerts de flûtes, dialogues de voix humaine), plus légères, sont à placer ad libitum selon leur caractère ; ces pièces peuvent aussi permettre de prolonger une intervention chantée dans le même ton ;

Bien évidemment, ceux qui ont la chance de pouvoir mettre en oeuvre le répertoire des messes pour orgue tel qu’il était conçu (alternance avec le plain-chant)…c’est encore mieux!

La revue Préludes de l’ANFOL comporte un nombre important de pièces issues de ce répertoire.

(site internet de l’ANFOL : https://anfol.org/ )